
Le titre ou rien. Hors de question pour les Los Angeles Lakers de masquer leurs ambitions un an après leur sacre dans la bulle et quelques mois après une sortie de route prématurée au premier tour des playoffs. L’équipe californienne est en reconquête de son précieux. Et pour retrouver place sur le trône, les dirigeants ont construit une escouade glorieuse autour du “King” LeBron James.Russell Westbrook, Carmelo Anthony, DeAndre Jordan, les revenants Rajon Rondo et Dwight Howard, les anciens Trevor Ariza et Wayne Ellington ou encore les jeunes Kendrick Nunn et Malik Monk ont tous débarqué dans la cité des anges. Un casting de luxe. Des noms et des pedigrees qui s’empilent comme jamais ou presque dans l’Histoire de la ligue : l’effectif des Lakers compilent 48 sélections dans les équipes All-NBA, un record. “On doit aller au bout. Si on ne gagne pas, ça sera un peu l’équivalent de l’échec de Team USA aux Jeux Olympiques de 2004“, osait même Anthony, en faisant donc référence à l’armada XXL américaine (Tim Duncan, Allen Iverson, James, Melo) “seulement” médaillée de Bronze à Athènes il y a quinze ans.Et pourtant, malgré le prestige de ce groupe, les Angelenos ne font même pas vraiment figure de grands favoris au moment de jauger les forces en présences à quelques jours du coup d’envoi de la nouvelle saison. Avec Kevin Durant, James Harden et Kyrie Irving, en plus de LaMarcus Aldridge, Blake Griffin ou Patty Mills, les Nets ont relancé la course à l’armement en NBA. Les Lakers se sont donc évertués de suivre le mouvement, en mettant le paquet sur le recrutement. Mais avec plusieurs incertitudes liées à l’âge des joueurs majeurs ainsi que leur compatibilité sur le terrain. Des doutes qui méritent d’être soulignés, des questions qui se posent et auxquelles seul le temps, et donc l’enchaînement des matches, pourra répondre.
RUSSELL WESTBROOK À L.A., LA FAUSSE BONNE IDÉE ?
Le premier vrai point d’interrogation repose autour de Russell Westbrook. Le meneur, ex-MVP (2017) et multiple All-Star, est une énigme depuis le début de sa carrière. Un compétiteur féroce, une machine à statistiques, un joueur constamment à fond et un style tellement atypique qu’il en vient parfois à nuire à sa propre équipe. Après 11 saisons chez les pros, le natif de Long Beach s’apprête à découvrir un nouveau rôle, celui de troisième option. Une adaptation semble nécessaire. Westbrook a côtoyé des scoreurs extraordinaires comme Kevin Durant, James Harden ou Bradley Beal tout au long de sa carrière mais ça ne l’empêchait pas de prendre le jeu à son compte, voire de se comporter comme la première option par moment. Et justement parfois même au mauvais moment.Là, il se retrouve donc avec pour mission d’alimenter en priorité LeBron James et Anthony Davis, deux des dix meilleurs basketteurs au monde. “Quand vous avez trois grands joueurs comme ça, ça implique forcément des sacrifices“, notait le coach, Frank Vogel. C’est clairement le mot clé à L.A. – comme dans toutes les “super teams” formées par LBJ depuis le début de sa carrière – et encore plus pour Westbrook. Il ne peut pas être le maître du show au sein d’une franchise qui joue vraiment le titre. Les cinq dernières années le prouvent. Il va falloir apprendre à se mettre en retrait. Peut-être même jouer autrement. En passant plus de temps sans le ballon entre les mains et en profitant alors de son dynamisme pour couper vers le cercle.