
Sonnée par sa défaite inaugurale contre la France (1-0), l’Allemagne a magistralement redressé la tête à Munich avec une victoire par KO (4-2) sur le Portugal, qui laisse le groupe F de l’Euro totalement ouvert après le nul des Bleus (1-1) à Budapest contre les Hongrois. Les hommes de Deschamps sont en tête avec 4 points, mais affrontent mercredi 23 juin (21h) dans leur dernier match de poules le tenant du titre Portugais, 3 points, qui aurait pu se qualifier s’il avait gagné à Munich.
La Mannschaft, avec désormais 3 points également et le vent dans le dos, aura a priori le rôle de favorite à Munich contre la Hongrie (1 point), mais les Magyars viendront en Allemagne avec une chance de se qualifier en cas de victoire. Les Allemands sont entrés dans le match comme des boulets de canon. On n’avait pas encore joué cinq minutes lorsque le latéral gauche Gosens a marqué ce qui aurait pu être le plus beau but de l’Euro – une reprise de volée en ciseaux à l’horizontale dans un angle difficile.
Mais la VAR a sanctionné une position de hors-jeu de Serge Gnabry. Et si pendant 15 minutes le feu d’artifice a continué – Gnabry en déboulé dans la surface, Havertz et Müller de loin, Kroos du point de pénalty, le danger -, le tout premier contre portugais a fait mouche. Jota prenait la défense allemande de vitesse et servait Ronaldo (0-1, 15e). Explosion de joie dans la tribune derrière le but de Neuer, l’antre des supporters de la Seleçao.
L’Allemagne avait son plan.
Mais l’Allemagne avait son plan. Tenir derrière, et mettre le feu devant, ce qu’elle avait eu peur de faire contre la France. Les deux buts de la Mannschaft avant la pause ont été marqués contre leur camp par Ruben Dias (1-1, 35e) puis Raphaël Guerreiro (2-1, 39e). Pas par hasard : Dias était sous pression de Havertz, et Guerreiro n’a servi que de bande de billard sur un boulet en retrait de Kimmich.
La pause n’a éteint ni la rage ni l’audace des Allemands. Gosens, l’homme de l’Atalanta Bergame, que l’absence d’ailier nominal dans l’équipe laisse libre de jouer très haut (comme Kimmich à droite) a servi un énième centre tout en puissance, repris victorieusement par Kai Havertz (3-1, 51e). Avant de se récompenser de son match énorme en marquant son propre but, de la tête, sans être rattrapé au vol par la VAR cette fois (4-1, 60e).
Mauvaise défense sur les coups de pieds arrêtés
Les Allemands ont prouvé qu’ils avaient du cœur. Mais toutes leurs faiblesses n’ont pas disparu par miracle, et notamment leur mauvaise défense sur les coups de pieds arrêtés adverses. Diogo Jota en a profité, pour réduire le score (4-2, 67e). Sans conséquences.
Les supporteurs de Munich, qui ont enfin retrouvé leur voix, attendent maintenant une victoire contre la Hongrie et la qualification pour les 8es de finale.
L’Allemagne en est capable, mais elle ne devra pas oublier qu’au Mondial 2018, elle avait été éliminée au troisième match par une défaite contre la Corée du Sud (2-0), après une défaite et une victoire. Comme cette année.